Une association jeune et déjà riche d’expérience

Le souhait de quelques Genevois de contribuer plus intensément au rayonnement de la culture et de la langue française a trouvé une expression concrète avec la création en 1990 à Genève, d’une « Section suisse » du Comité du Rayonnement Français. Cette association fondée à Paris en 1893 fut reconnue « d’utilité publique » en 1904 et a été en 1973 lauréate du Grand Prix de l’Académie française.

L’idée en était venue au journaliste genevois Henri-François Berchet qui voulait par cette initiative associer la Suisse à l’action entreprise dès sa fondation par le Comité parisien, en vue de faire participer les pays de la mouvance francophone au développement culturel de cette communauté.

L’Association Suisse, prolonge l’action originale du Comité du Rayonnement Français au-delà des frontières hexagonales et souhaite participer au courant d’échanges entre tous ceux qui veulent faire connaître le patrimoine culturel commun à la Suisse et la France auquel ils sont profondément attachés. Se situant délibérément en dehors de toute référence d’ordre politique ou confessionnel, elle a voulu dès sa création s’ouvrir à tous ceux – personnes physiques aussi bien que morales – qui partagent cette ambition.

Qui sommes-nous aujourd’hui ?

En 1998, à la suite d’un rapprochement inter-associations, le Comité du Rayonnement Français à Paris se transformait en Rayonnement Français et Réalités Internationales (ARRI). Alors que la nouvelle association parisienne choisissait de donner la priorité à la connaissance des réalités internationales – politiques, économiques et sociales – nées des grandes mutations de notre temps, les responsables de l’Association suisse décidaient de maintenir son cap et ses orientations. Le lien fonctionnel entre Paris et Genève évoluait en un partenariat amical. En 2002 la « Section suisse » du Comité du Rayonnement Français se transformait en Association pour le Rayonnement français en Suisse.

Ce que nous avons choisi de faire

Depuis sa fondation, notre Association a multiplié ses activités : conférences, débats, visites, rencontres. Tous les domaines ont été et continuent à être abordés : l’art et la culture avec toutes ses composantes, la littérature, la peinture, la musique, l’histoire, le spectacle, ainsi que l’architecture, les sciences et la technique, l’éducation et les institutions. De même, la vie de la francophonie ainsi que les relations entre la Suisse et la France dans leurs aspects les plus variés font partie de ses centres d’intérêts. En outre, depuis 1994 un Prix du Rayonnement Français est remis chaque année à une personnalité dont l’action ou l’œuvre, dans l’esprit des objectifs de l’Association, a été particulièrement remarquée.

Quel Rayonnement Français ?

Bien que difficile à définir, le rayonnement français peut être reconnu au cœur de multiples activités humaines. En priorité la langue de France, si menacée et pourtant si vivante qui a fait le tour du monde ; langue des diplomates autrefois, c’est encore et toujours une musique du vocabulaire et de la finesse d’expression, une alliance de rythmes qui en fait une langue limpide et subtile, une richesse en soi.

Et que d’alluvions lui apportent de nouvelles fertilités : le sens dru du mot des Canadiens, le choix du verbe des Belges et la vivifiante démarche du style chez les Suisses sans oublier la magie de cette langue adaptée par tant d’écrivains africains et asiatiques qui imposent à travers elle une vision déroutante à ceux qui pensent seulement Corneille et Racine. Ce qui est vrai pour la langue se retrouve dans tous les domaines de la culture bien sûr, mais aussi dans tous les métiers d’art, de la couture à la gastronomie en passant par le livre, la chanson et le film. Le dessein du Rayonnement Français est de mettre en exergue ce qui est exceptionnel et qui mérite d’être connu, applaudi et soutenu. Quel plus bel exemple que cette osmose entre une terre, une langue et l’attraction qu’elles exercent sur l’étranger que l’Ecole de Paris, cette prestigieuse et unique phalange d’artistes peintres, presque tous étrangers et tous liés par une même appellation française.